« Avec June Shaker, nous ne nous interdirons rien et surtout pas de secouer les idées reçues ! » – Interview d’Inès Bizot et Laure Benaroya, fondatrices de June Marketing, et de Bruno Colin

7 Juin. 2016

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June Shaker. Tel est le nom du laboratoire dont June Marketing a annoncé le lancement il y a quelques semaines, et dont la direction a été confiée à Bruno Colin.
Un laboratoire pour quoi faire ? Au service de quelle vision ? Ce sont les questions que nous avons posées à Bruno Colin mais aussi à Inès Bizot et Laure Benaroya, les deux présidentes de cet acteur jusqu’ici relativement discret de l’univers des études, mais qui semble bien décidé à assumer de réelles ambitions sur le terrain de l’innovation.

 

MRNews : Pour qui ne vous connaitrait pas ou mal, pouvez-vous présenter June Marketing en quelques mots et quelques chiffres ?

Inès Bizot et Laure Benaroya : June Marketing existe depuis 10 ans. Il s’agit d’une société de type holding, née avec le rachat de sa première filiale MSM. Nous avons ensuite crée New Moon qui est une agence dédiée à l’innovation, et ouvert un bureau à Shanghai, June Marketing Asia. Le petit dernier, Cubes Marketing — qui est un spécialiste des études quantitatives — nous a rejoint l’an dernier. La holding réalise environ 9 millions d’euros de Chiffres d’Affaires, avec une quarantaine de collaborateurs.

Quels sont vos principaux clients et les principales problématiques sur lesquelles vous intervenez ?

L’activité du groupe est fortement orientée vers l’univers de la Grande Consommation, avec des sociétés comme Nestlé, L’Oréal, Ferrero, Lactalis, et bien d’autres. Nous sommes aussi significativement présents dans l’Automobile, avec Renault et PSA, ainsi que dans le domaine du luxe et de la Santé.

Nous sommes là pour accompagner les entreprises dans l’élaboration de leur stratégie et de leurs plans d’action ; nous intervenons donc sur ces trois grandes problématiques clés que sont la connaissance et la compréhension des marchés, la marque, et bien sûr l’innovation. Avec  MSM, notre ADN a une forte coloration qualitative, ce qui fait que l’on nous sollicite par exemple beaucoup pour des chantiers d’exploration de marché. Nous disposons également d’une forte expertise internationale, plus de la moitié de notre activité se faisant sur des études multipays.

June Marketing fait partie du top 20 des sociétés d’études en France en termes de Chiffre d’Affaires. Mais il a néanmoins été jusqu’ici un acteur relativement discret….

La logique de notre projet est de pouvoir proposer des solutions hybrides ou multi-métiers en réponse aux besoins de nos clients, de façon extrêmement simple et agile. Là ou d’autres acteurs ont fait le choix d’une enseigne unique, notre parti-pris a été de garder des marques associées à des expertises. Nous défendons ce choix parce qu’il est synonyme d’une grande souplesse : il nous permet de nous adapter à notre marché et aux besoins de nos clients, avec un business model toujours ouvert. Nous ne nous interdisons rien !

Le rôle de la holding – et celui que nous sommes assignées – est d’animer le groupe, de stimuler nos directeurs généraux en créant le maximum de synergies entre les filiales. Dans ce rôle-là, June Markting n’avait pas vocation en effet à communiquer beaucoup à l’extérieur. La création de June Shaker change un peu les choses…

Venons-en donc à June Shaker ! Vous présentez cette entité comme un « laboratoire ». Mais encore ? Quelle est sa vocation ?

June Shaker, dont nous avons confié la direction à Bruno Colin, est rattaché à la holding. Sa mission est de développer des méthodologies d’avant garde dans l’univers du Market Research. Il s’agit au fond de prolonger le rôle d’animation qui a été le nôtre jusqu’ici en créant plus de synergies encore au sein du groupe dans son périmètre actuel, avec nos compétences dans le domaine du quali, du quanti et de l’innovation. Mais il s’agit aussi d’y apporter une impulsion nouvelle, en allant chercher des partenaires technologiques et scientifiques qui vont nous aider à proposer des nouvelles solutions et des montages méthodologiques inédits.  Nous sommes bien dans un schéma ouvert. Nous avons demandé à Bruno de nous rejoindre pour qu’il soit l’agitateur, le « shaker » de l’innovation, et pour que nous puissions ainsi répondre aux besoins des clients en étant aussi « up to date » que possible.

Bruno Colin : Il me semble qu’il y a un terme important qui est celui de réconciliation. Depuis que je suis dans ce métier, je suis fasciné de voir à quel point chacun définit sa compétence en opposition avec d’autres : le quali versus le quanti, les panels versus les études ad’hoc, maintenant le digital versus les méthodes traditionnelles ! Alors que nous travaillons tous avec la même finalité, celle d’accompagner les entreprises dans leur stratégie marketing et leurs plans d’action.

Compte tenu de la diversité de leurs expertises, les plus grandes sociétés d’études ne sont-elles pas naturellement les mieux placées pour réussir cette conciliation des techniques ?

Inès Bizot et Laure Benaroya : Vous mettez le doigt sur un point qui nous parait essentiel. Notre conviction est qu’une petite structure comme la nôtre est bien plus à même de répondre de façon agile et « contemporaine » aux demandes des entreprises que ne peuvent les faire ces grandes sociétés, que nos clients eux-mêmes nous décrivent comme des structures figées avec des organisations en silos et des phénomènes de concurrence interne… Ce sont des modes de fonctionnement aux antipodes des nôtres. C’est bien sûr notre mission que de cultiver le sens de l’intérêt commun, mais c’est quelque chose qui fait aussi partie de notre ADN. Il n’y a pas de compétition, les clients ne sont la propriété de personne. Il est extraordinairement facile et naturel pour nous de travailler ensemble.

Mais cela rejoint également ces enjeux de business model que nous avons évoqués. Notre principe est de fonctionner en mode ouvert. En n’ayant pas ou peu d’investissements lourds en interne, nous avons une liberté pour activer des partenariats que les plus grosses structures n’ont pas. Nous tenons à cette possibilité de tricoter ou détricoter des « dream-teams » pour répondre aux besoins des clients. Ils sont très sensibles à cet avantage.

Quels sont les premiers chantiers sur lesquels travaille June Shaker ?

Bruno Colin : Parmi les premiers chantiers, nous avons prévu le lancement d’un outil de gestion des communautés qui sera quali/quanti et multi-supports. Et nous allons proposer des solutions de Social Media Listening pour répondre à des besoins d’exploration de marché et de détection des signaux faibles. L’entité a été créée il y a quelques semaines, mais nous avons l’intention d’aller vite.

Une dernière question enfin sur les ambitions de June Marketing et de June Shaker à 5 ans ?

Inès Bizot et Laure Benaroya : Notre objectif est de doubler notre volume d’activité. Mais nous souhaitons le faire dans une vraie logique de développement, en intégrant de nouvelles expertises qui soient incrémentales par rapport à celles qui sont aujourd’hui les nôtres. Nous sommes donc en veille permanente pour identifier de possibles partenaires ou filiales. Et nous souhaitons également poursuivre notre développement international.

Bruno Colin : Pour ce qui est de June Shaker, il y a prioritairement un travail de fond. June Shaker veut être à la pointe de ce qu’il est possible de faire aujourd’hui en associant toutes les expertises mobilisables dans notre univers, au service d’un regard engagé et avec une vraie valeur de recommandation. Mais nous avons aussi l’objectif de la notoriété, notre ambition étant que June Shaker soit reconnu à l’échelon international comme un vrai laboratoire d’innovation dans l’univers du Market Research.


 POUR ACTION 

• Echanger avec les interviewés :@ Inès Bizot  @ Laure Benaroya  @ Bruno Colin

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