Dans quelques semaines – les 14 et 15 avril – se déroulera la 5ème édition du Printemps des études, qui s’est imposé comme le grand rendez-vous annuel français pour le monde des études et de la recherche marketing.
Quels sont à la fois les nouveautés et les temps forts de cette nouvelle édition, mais aussi les principes clés auxquels l’équipe organisatrice souhaite rester fidèle ? Pourquoi faut-il absolument participer à cet événement ? Ce sont quelques-unes des questions auxquelles répond Stéphanie Constant Perrin (Empresarial), Commissaire Général du Printemps des études, à J-3 semaines de ce nouveau Printemps.
MRNews : En tant qu’organisatrice du Printemps des études, qui en est cette année à sa cinquième édition, vous avez un rôle privilégié d’observatrice des évolutions de cet univers. Quelles sont celles qui vous paraissent les plus marquantes ?
Stéphanie Constant Perrin : En tant qu’actrice et observatrice de cet univers, la première évolution qui me vient à l’esprit est la diversification accélérée des modes de collecte des données, notamment via le web et les nouveaux écrans (les tablettes, les téléphones mobiles). Il y a encore peu de temps, ne serait-ce que trois ou quatre ans en arrière, on se posait beaucoup de questions à ce sujet. Et aujourd’hui ces modes de collecte sont parfaitement intégrés dans la pratique des études, avec une vision qui me frappe par son réalisme. Par le passé, il pouvait par exemple y avoir une part de fantasme au sujet des réseaux sociaux et de ce qu’ils pouvaient apporter aux études. Aujourd’hui, on les utilise tout en gardant les pieds sur terre, en étant conscient des limites de ces sources d’information. On voit également se manifester une vraie prise de conscience des professionnels de la filière sur les enjeux de la data.
Les acteurs des études ont perçu le risque qu’ils encouraient à ne pas mieux s’approprier ce champ ?
Je dirais plutôt qu’ils ont pris conscience qu’ils avaient un vrai rôle à jouer compte tenu de leurs savoir-faire. Emmagasiner et compiler des données, c’est une chose. Mais il y a des enjeux considérables quant à la conception des bons schémas d’analyse de ces données, ce qui fait bien partie du cœur de métier des sociétés d’études.
Voyez-vous des évolutions particulières quant à l’atmosphère, l’ambiance propre à l’univers des études ?
Il est clair que les entreprises – celles qui sont susceptibles d’acheter des études – évoluent dans un contexte de pression, que ce soit sur les budgets, sur les tailles des équipes ou sur les délais. Tout cela se ressent naturellement du côté des instituts et des sociétés d’études. C’est générateur de tension. Mais c’est aussi un facteur de créativité : il faut inventer des façons de faire différentes pour répondre aux nouveaux besoins. Il faut savoir parfois sortir du cadre et mon sentiment est que les instituts y parviennent plutôt bien.
Venons-en au Printemps des études, puisque la 5ème édition se tiendra dans quelques semaines. Quels sont les principes clés auxquels vous tenez à rester fidèle ?
Un premier principe essentiel est celui de garantir une très grande diversité des prises de parole, dans les thématiques couvertes mais aussi dans la nature des formats proposés aux visiteurs. Au Printemps, on peut assister à des conférences d’experts, entendre des témoignages ou des retours d’expérience, participer à des ateliers… Il est important que chacun puisse trouver le format qui lui convient en fonction de ses besoins et de sa sensibilité. Un autre principe est de couvrir de façon systématique l’ensemble des thématiques clés des études, quitte à les aborder au travers d’angles très spécifiques. En termes de méthode de travail, je suis très heureuse de la façon dont fonctionne le comité de programme, avec la présence des annonceurs, des sociétés d’études (instituts ou prestataires), des associations, et syndicats… C’est bien ce dialogue entre les différentes parties prenantes qui nous permet d’assurer la meilleure rencontre possible de l’offre et de la demande, et d’avoir une bonne vision des tendances ou des débats qui animent notre univers. Nous essayons enfin d’assurer un certain équilibre entre les prises de parole s’adressant aux spécialistes, et celles qui correspondent plus aux besoins d’autres profils, plus généralistes par exemple ou bien encore des professionnels qui sont encore assez jeunes dans le métier.
Certains thèmes bénéficieront-ils d’un focus particulier cette année ?
Nous avons prévu de traiter l’ensemble des grandes thématiques qui intéressent les acteurs de la profession. Mais l’édition 2016 sera l’occasion de parler un peu plus des enjeux du Business to Business, dont le poids est important dans notre économie. Nous donnerons également plus de place aux études d’opinion, qui étaient un peu passées au second rang au cours des éditions précédentes. Il sera aussi beaucoup question de l’émotionnel, et de toutes les techniques d’études permettant de bien prendre en compte ces facteurs intervenant dans les décisions et les comportements des consommateurs et des citoyens. Et enfin nous parlerons beaucoup des enjeux autour de la data, avec un point spécifique sur les aspects règlementaires et sur les statistiques avancées avec une conférence parmi les meilleurs spécialistes dans ce domaine.
La conférence d’ouverture est un rendez-vous important…
Absolument. C’est un moment phare de la manifestation, et nous sommes réellement ravis de pouvoir accueillir à cette occasion Sir Martin Sorrell, le PDG du groupe WPP, qui nous fera partager sa vision du monde des études et de son futur.
Si mon compte est bon, 11 conférences plénières sont au programme de cette édition ?
Tout à fait ! Outre l’intervention de Sir Martin Sorrell 4 conférences seront consacrées au thème que nous avons intitulé « Métiers et Réseaux », avec une revue des perspectives du métier des études en entreprise (avec Esomar), le point réglementaire sur la protection des données, la séquence devenue traditionnelle des Idées pour le Futur de SYNTEC Études, et bien sûr la présentation du baromètre MRNews – Callson sur les grandes tendances pour l’année en cours, qui fait partie des rendez-vous attendus du Printemps des études.
Figurent également au programme 2 conférences du type Témoignages et Retours d’expérience, et 2 ateliers Flash Benchmark (cf le programme complet ici).
Prévoyez-vous des évolutions quant au périmètre des sociétés présentes ? Verra-t-on l’arrivée d’acteurs extérieurs ou en périphérie du monde des études ?
Nous avons à cœur de maintenir l’équilibre entre les instituts d’études, qui représentent 60% des sociétés présentes, et les sociétés intervenant en tant que prestataires de services. De nouveaux acteurs seront en effet présents, mais en tant que partenaires des instituts d’études. Je pense notamment à des agences de communication, à des spécialistes des logiciels ou bien des ressources humaines.
Qu’auriez-vous envie de dire au responsable des études d’une entreprise qui hésiterait à participer au Printemps des études ?
Le Printemps des études est une occasion unique pour s’ouvrir sur son monde ! Nous avons tous besoin de clés pour avancer, prendre les bonnes orientations. Venir au Printemps des études est un moment phare dans l’année pour cela. Ce sont deux jours pendant lesquels les personnes peuvent s’accorder une petite parenthèse physique par rapport à leur entreprise, pour faire le plein de nouveautés, d’innovations techniques, de conseils, d’expériences, et échanger avec des experts. C’est un moment d’enrichissement et un concentré unique dans l’année, et une bonne façon de gagner du temps.
Vous fixez-vous des objectifs particuliers pour cette année ?
Notre ambition est d’abord et avant tout d’ordre qualitatif, avec la présence des bons interlocuteurs côté entreprises, ceux qui idéalement ont un espace de décision et éprouvent de réels besoins dans la sphère des études. Notre visée est que le Printemps des études soit un moment fédérateur au sein des équipes études des entreprises. Nous considérons que l’événement est une réussite quand nous voyons ces équipes s’organiser avant et après la manifestation pour aller chercher les informations qui les intéressent et les partager.
Une des ambitions d’origine du Printemps des études était que cet événement ait un petit caractère festif. Pensez-vous qu’il soit possible d’aller plus loin dans ce sens ?
Le retour que nous avons le plus souvent de la part des visiteurs est qu’ils ont plaisir à se retrouver dans le cadre du Printemps. C’est un moment de convivialité partagée, et aussi de rencontre. Certains éléments concourent à cela. Je pense au club Prestige, mais aussi à des endroits comme l’espace sensoriel, une nouveauté 2016. Il est question d’études, mais avec une expérience originale, qui invite au partage, à l’échange. L’effort que font les sociétés pour animer cet espace est vraiment appréciable. Si nous pouvons prendre des initiatives pour renforcer le caractère festif de l’événement, nous le ferons bien sûr, mais ce qui nous tient à cœur avant tout est que ce soit de bonnes ondes qui circulent dans le Palais Brongniart. Par les temps qui courent, c’est précieux !
POUR ACTION
• Echanger avec l’interviewé(e) : @ Stéphanie Perrin